Tout a commencé en novembre 2008, alors que la population de grands hapalémurs était estimée à moins d’une centaine d’individus à Madagascar. Une expédition organisée par le Centre ValBio et l’association Madagascar National Parks, et financée par le Parc Zoologique de Cotswold se rend à Miaranony (Est du Parc National de Ranomafana) afin de vérifier la présence (ou l’absence) de grands hapalémurs dans cette zone. En effet, des observations datant de 2001 avaient fait état de la présence d’un groupe mais en 2007, seules des traces avaient été repérées (ne pouvant être attribuées avec certitude aux grands hapalémurs à l’époque).
Sur le chemin du retour, après cette nouvelle exploration infructueuse, l’équipe conduite par le Dr. Anna Feistner (Directrice du CentreValbio) et Mr Mamy Rakotoarijaona (Directeur du Parc National de Ranomafana) tombe par hasard sur un groupe d’une dizaine d’individus à proximité du village de Vohitrarivo situé sur la commune rurale de Tsaratanana (Feistner, 2009). C’est la naissance du programme « Bamboo Lemur » !
L’année 2009 voit se succéder plusieurs prospections. Un second groupe de grands hapalémurs est observé à Vohimarina. Les 2 groupes identifiés sont alors respectivement composés de 23 et 24 individus. A la fin de l’automne 2009, grâce à plusieurs naissances, ces groupes atteignent près de 30 individus chacun. Ils constituent alors les plus grands groupes de grands hapalémurs observés en milieu naturel. En décembre 2009, un troisième groupe composé d’une vingtaine d’individus est découvert à Sahofika. Au total, ce sont donc près de 80 individus qui commencent à être régulièrement suivis par une équipe constituée d’agents spécialisés du Centre Valbio et de Madagascar National Parks, aidée par des guides locaux recrutés dans les villages riverains.
En novembre 2010, 14 bébés sont recensés dans les groupes de Vohitrarivo et Vohimarina. Fin 2013, une dizaine de jeunes sont observés dans le groupe II vivant près du village de Vohitrarivo. Ce groupe a rassemblé jusqu’à plus de soixante individus, constituant ainsi le plus grand jamais observé dans la nature !
Le programme « Bamboo Lemur » protège désormais plus de 300 grands hapalémurs. Dix groupes ont été répertoriés et sont suivis quotidiennement par une équipe d’une vingtaine de gardes locaux. La taille de ces groupes (plus de 20 individus en moyenne) leur confère un intérêt scientifique tout à fait particulier, la biologie de l’espèce étant encore peu connue (alimentation, reproduction, organisation sociale, domaine vital…).
Les fonds récoltés par Helpsimus sont reversés au programme « Bamboo Lemur ». L’objectif de ce programme initié en 2008 est de protéger cette population de grands hapalémurs vivant en périphérie du Parc National de Ranomafana, c’est à dire en dehors de sa zone de protection.
Les animaux évoluent dans des forêts de bambous dégradées et sont régulièrement observés à proximité des villages, se nourrissant parfois de canne à sucre, de lychee, de riz et du bambou cultivé par les populations locales.
Protéger ces groupes est essentiel à la survie de l’espèce. Le suivi des animaux, entièrement financé par Helpsimus, a déjà permis d’en apprendre davantage sur la biologie des grands hapalémurs. Les données obtenues aident à la mise en place d’actions de conservation efficaces et participent également à l’amélioration des techniques d’élevage de l’espèce en captivité.
Ce programme, initié par le Dr Anna Feistner et Mamy Rakotoarijaona, est aujourd’hui coordonné par Mamy Rakotoarijaona (Parc National de Ranomafama) et Helpsimus, en collaboration avec les fokontany de Vohitrarivo, Ambodimanga, Ambohipo, Volotara et Sahofika. Il est soutenu par l’EEP et le Prosimian Taxonomy Advisory Group de l’EAZA.
Bien que le grand hapalémur soit protégé par la tradition locale qui interdit de le chasser, son habitat est menacé par l’expansion des terres agricoles.
En outre, le bambou dont dépend étroitement l’espèce (car il constitue quasiment l’essentiel de son alimentation) est largement utilisé par les villageois qui s’en servent pour construire leurs maisons, leurs meubles, le matériel de pêche… Très pauvres, ces communautés rurales sont particulièrement dépendantes des ressources naturelles. Le programme « Bamboo Lemur » finance des études socio-économiques et socioculturelles permettant de mieux comprendre et d’évaluer les besoins des villageois afin de mettre en place des actions de développement. Il a ainsi contribué à l’aménagement de fontaines acheminant l’eau potable, à la création de greniers communautaires, à l’organisation de formations permettant d’améliorer la santé et l’hygiène des communautés, à la construction de ponts… Le programme travaille également à la recherche de solutions alternatives à l’agriculture sur brûlis, une pratique largement répandue sur toute l’île de Madagascar, aux conséquences dramatiques pour l’environnement. Elle engendre en effet un appauvrissement irréversible des sols, avec pour conséquence l’expansion continue des terres agricoles, au détriment de l’habitat du grand hapalémur et plus globalement de l’ensemble des ressources naturelles disponibles. Le programme « Bamboo Lemur » soutient des actions en faveur d’une gestion pérenne des ressources naturelles, dont la mise en œuvre de solutions alternatives à la culture sur brûlis.
Mais le programme « Bamboo Lemur » a aussi fait de l’éducation sa priorité. Le personnel enseignant (dont l’effectif a été renforcé) et les chefs de village ont suivi une formation à l’éducation environnementale. Des activités liées à cette thématique sont initiées dans les villages situés autour des zones où évoluent les grands hapalémurs. Plusieurs salles de classe ont été construites et du matériel scolaire est régulièrement distribué. La sensibilisation de la population locale à la conservation du grand hapalémur et de son habitat est en effet primordiale si l’on veut assurer à la fois la pérennité du programme et la survie de l’espèce. En valorisant la présence de ces animaux auprès des villageois et en les impliquant dans leur sauvegarde, les pressions anthropiques sont réduites.
Depuis 2008, les réalisations du programme « Bamboo Lemur » ont été nombreuses. Elles sont surtout concentrées dans les villages de Vohitrarivo, Vohimarina, Ambohipo, Ambodimanga, Volotara et Sahofika. Toutefois, beaucoup reste encore à faire. C’est pourquoi votre soutien est essentiel.
Everything started in November 2008, whereas the greater bamboo lemur population was then estimated at less than 100 individuals in Madagascar. An expedition organized by Centre ValBio and the Association “Madagascar National Parks” and funded by Cotswold Wildlife Park went to Miaranony (estearn Ranomafana National Park) to check the presence (or the absence) of greater bamboo lemurs in the area. Indeed, observations made in 2001 reported that one group of Prolemur simus was living there. In 2007, only a few tracks were identified but they couldn’t be attributed to greater bamboo lemurs with certainty at that time.
On their way back after this new unsuccessful exploration, the team conducted by Dr. Anna Feistner (Director of Centre ValBio) et Mr. Mamy Rakotoarijaona (Director of Ranomafana National Park) came across a group of about ten greater bamboo lemurs near the village of Vohitrarivo located on Tsaratanana rural town (Feistner, 2009). The “Bamboo Lemur” programme was born!
In 2009 several surveys were organized in the same area. A second group of greater bamboo lemurs was found in Vohimarina. These two groups respectively included 23 and 24 individuals. In late autumn 2009, thanks to several births, these groups had reached nearly 30 individuals each. They thus were the largest groups of greater bamboo lemur ever observed in the wild. In December 2009, a third group was discovered in Sahofika, with about 20 animals. In total, nearly 80 animals began to be regularly monitored by staff from Centre ValBio and Madagascar National Parks, assisted by local guides recruited in riparian villages.
In November 2010, 14 babies were recorded within the two groups of Vohitrarivo and Vohimarina. In late 2013, 10 babies were observed in group II living close to the village of Vohitrarivo. This group included more than 60 individuals, being the largest group ever observed in the wild at that time!
The programme “Bamboo lemur” henceforth protects more than 300 greater bamboo lemur. 10 groups have been identified and are daily monitored by a team of about 20 local guides. The size of these groups (more than 20 individuals on average) gives them a major scientific interest, the biology of the species still being little known (feeding behavior, reproduction, social organization, home range…).
Funds raised by Helpsimus are given to the “Bamboo Lemur” programme. It aims to protect the population of greater bamboo lemurs that lives in the periphery of Ranomafana National Park, thus outside its protected area.
These animals live in degraded bamboo forests and are regularly found near the villages, sometimes feeding on sugar cane, lychees, rice and bamboo cultivated by farmers.
Protecting this population is essential to the survival of the species. The monitoring of the animals is entirely funded by Helpsimus and helps us to better understand their biology. Thanks to the data collected, effective conservation actions can be implemented and the breeding of the species in captivity can also be improved.
The “Bamboo Lemur” programme, initiated by Dr. Anna Feistner and Mamy Rakotoarijaona (Ranomafama National Park), is now coordinated by Mamy Rakotoarijaona and Helpsimus, together with the fonkontany of Vohitrarivo, Ambodimanga, Ambohipo, Volotara and Sahofika. It is supported by the EEP and the EAZA Prosimian Taxonomy Advisory Group.
While the greater bamboo lemur is protected against hunting by local tradition, its habitat is threatened by the expansion of agriculture.
In addition, bamboo -the main food source of the species- is widely used by the villagers for building their houses, their furniture or their fishing equipment… These rural communities are very poor and highly dependent on natural resources. The « Bamboo Lemur » programme supports socio-economic and socio-cultural studies to better understand and assess the needs of the villagers, in order to implement development actions. The programme thus contributed to the construction of drinking water fountains, to the creation of a women’s association providing health and hygiene education, of community attics, of bridges… The programme also helps create alternative solutions to slash-and-burn agriculture, a widespread practice throughout the island of Madagascar with dramatic consequences for the environment. It indeed generates irreversible soil depletion and consequently a continued expansion of agricultural land at the cost of the greater bamboo lemur habitat and more generally of all available natural resources. The « Bamboo Lemur » programme helps implementing a sustainable management of natural resources, including sustainable alternatives to slash-and-burn agriculture.
But the « Bamboo Lemur » programme has also made education a priority. Teachers, whose numbers have been reinforced, and community leaders were trained in environmental education. Environmental activities have already been initiated in the villages surrounding the areas where greater bamboo lemurs are found. The project also constructed several classrooms and regularly sends educational materials to the local schools.
Raising awareness of local population about the conservation of the greater bamboo lemur and its habitat is indeed crucial if we want to ensure both the sustainability of the programme and the survival of the species. Valuing the presence of greater bamboo lemurs with the villagers and involving them in their protection can help reduce the human pressure on the environment. Since 2008, much has been achieved in the fokontany of Vohitrarivo, Ambodimanga, Ambohipo, Volotara and Sahofika. However, much remains to be done. This is why we need your support!